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Printemps des révolutions arabes et éducation au développement

Le soulèvement des peuples contre leurs dirigeants en Tunisie et en Egypte et actuellement en Syrie et en Lybie, modifie la perspective dans laquelle ces pays pouvaient être perçus. Derrière l’image monolithique d’un despote omnipotent et violent ne se cachaient pas des peuples soumis et passifs.

En outre, les révolutions de ce printemps trouvent un écho dans d’autres pays du Sud : au Burkina Faso, en Chine et en Inde. Elles illustrent l’un des points de la charte en éducation au développement de Ritimo : le Sud est actif, vivant et pluriel. En effet, à travers des conditions sociales ou géographiques inégales, des hommes et des femmes s’organisent et se prennent en charge.

De même, derrière les peuples révolutionnaires du Maghreb et du Machrek ne se dissimulent pas des terroristes animés par des motifs religieux. Il s’agit d’hommes et de femmes qui, loin de l’image misérabiliste qui leur a été trop souvent assignée, aspirent à une vie que l’on qualifierait de ce côté de la Méditerranée de « normale » : jouir d’un Etat de droit, pouvoir vivre dignement de son travail, s’exprimer et se déplacer librement.

Difficile aujourd’hui de dire si ces pays évolueront pleinement dans cette direction dans les mois et années à venir. Mais il est certain que ce printemps des révolutions arabes modifie, dès à présent, leur image envers eux-mêmes et auprès des autres pays, notamment occidentaux et tend à prouver que le dessein d’un monde plus juste est accessible à tous.

C’est ce que nous essayons de faire passer à La Case au travers de nos formations d’éducation à la solidarité internationale. Loin d’inciter au soulèvement armé, nous intervenons ainsi dans des classes et des groupes autour de la lutte contre les discriminations et nous accompagnons des groupes de jeunes qui partent en chantier de solidarité internationale pour analyser leurs motivations et apprivoiser l’interculturalité. Bref, une de nos devises, comprendre pour agir, nous anime quotidiennement. A nous de continuer avec vous à œuvrer pour le rapprochement des peuples, à casser les clichés et à bâtir un monde solidaire.


Mickaël Bodergat