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« Avec le Pédibus, une solidarité s’est mise en place »

Nous avons rencontré Naziha El Mannany, accompagnatrice du Pédibus, acteur indispensable de ce projet, impliquée fortement dans la vie locale de Villiers-le-bel depuis de nombreuses années.

Cérémonie de Remise de Prix Conseil Général du Val d’Oise
Cérémonie de Remise de Prix Conseil Général du Val d’Oise

Comment avez-vous connu le Pédibus ?

C’est Sébastien Commandoux, ancien enseignant de l’école Paul Langevin 1, qui a eu l’idée il y a un an et demi. J’étais déjà impliquée dans la vie de l’école : réunions de parents d’élèves, organisation d’évènements, vente de gâteaux…
Après l’accident d’un jeune élève devant l’école, Sébastien Commandoux a réuni des parents et a proposé son projet de Pédibus afin d’améliorer la sécurité. C’est ainsi que je suis devenu accompagnatrice.

Depuis combien de temps faites-vous cela ?

Depuis la création du Pédibus en 2010. Depuis un an et demi je suis présente tous les matins (8h) et tous les soirs (16h30)
Aucune absence depuis 1 an et demi, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige !
Même si ma fille ne va pas à l’école, je fais le Pédibus. Aujourd’hui par exemple, ma fille étant malade, elle est restée à la maison, mais je me suis levée pour accompagner le groupe à l’école.
L’année dernière, j’ai participé avec La Case à la semaine de sensibilisation pour l’inscription au Pédibus. Nous avons été dans toutes les classes de PL1 et PL2 pour expliquer ce que c’est qu’un Pédibus et inviter les enfants à y participer et recruter de nouveaux parents.
On a également mis en place le « gatibus » ; un gouter pour présenter le Pédibus. Malheureusement, celui-ci fut un échec. Le gouter étant parfois plus important pour certains que le Pédibus…

Signalétique des arrêts

Racontez-nous une journée type :

Je pars de la maison à 8h, il y a trois arrêts : à 8h06, je dois être au premier arrêt et à 8h13 au deuxième, les enfants m’attendent. Je n’ai jamais eu aucun souci de retard avec les enfants. Ils sont toujours très ponctuels. Le 3ème à 8h17.
Les enfants se racontent leur soirée, ils récitent leur poésie. A 8h20 nous arrivons à l’école.
Le groupe est hétérogène, il y a tous les âges. Les grands prennent en charge les petits en leur donnant la main. Une solidarité se met en place.
Arrivés à l’école, on enlève les gilets de sécurité, puis les enfants vont jouer dans la cour.
C’est le chemin inverse que nous parcourons le soir.
La route est dangereuse, en revanche, nous n’avons jamais eu aucun problème de circulation mis à part une fois ou j’ai failli me faire renverser par un automobiliste ne s’étant pas arrêté aux passages piétons.

Quels sont les avantages d’un Pédibus ?

Le Pédibus permet aux enfants d’être à l’heure à l’école. Ni trop tôt, ni trop tard. Dès 8h, on peut voir des enfants jouer devant l’école. Le portail est fermé, ils s’amusent alors sur le parking, ce qui est très dangereux.
D’autre part, les enfants vont, généralement, seuls à l’école. Ce qui peut présenter des risques. Le Pédibus permet alors d’amener les enfants en toute sécurité, sous la surveillance d’adultes vigilants.
Le Pédibus permet également de limiter la circulation en favorisant la marche à pied. Il y a vraiment trop de voitures devant l’école.
Un autre avantage qui était plutôt inattendu, c’est que le Pédibus permet aux jeunes de PL1 et PL2 de se rencontrer. Ils y a quelques conflits de territoires entre les deux écoles et le trajet est finalement un des rares moments où ils peuvent se rencontrer.

Quels seraient les points à améliorer ?

Nous avons besoin de plus d’accompagnateurs pour ouvrir d’autres lignes. Il y a beaucoup de demandes.
C’est 16 enfants pour 2 accompagnateurs. Et nous sommes que 3 accompagnatrices. Une nouvelle accompagnatrice nous a rejoint ; une personne qui n’a pas d’enfants à l’école mais qui souhaitait s’investir dans ce projet. Cette personne a permis d’ouvrir une nouvelle ligne. Je trouve dommage qu’il n’y ai pas plus de parents à s’investir dans ce projet.

Nous aurions également besoin d’un peu plus de moyens… Nos gilets sont en très mauvais état. C’est l’école qui nous a fourni les premiers mais c’est nous qui ensuite rachetons ceux des nouveaux enfants. C’est nous qui nous chargeons de les nettoyer, les réparer…

Propos recueillis par Stéphanie Gouret / stephanie[a]acase.org