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Notre démarche pédagogique

[sommaire]

Le préalable pédagogique

Une démarche pédagogique, dans le cadre de l’éducation au développement, doit permettre la compréhension des phénomènes d’interdépendance et de solidarité entre populations du nord et du sud.

Elle s’organise donc sur plusieurs niveaux :

 Une démarche pédagogique part toujours des représentations mentales du public cible sur le sujet abordé.

 Cette démarche doit autant que possible s’inscrire dans la durée.

 On doit favoriser des démarches pédagogiques actives et innovantes ou le public cible est acteur et au centre de la démarche proposée.

 On doit aussi privilégier des démarches ouvertes et plurielles qui épousent les réalités de la planète. Le champ des actions possibles s’élargit d’autant plus.

 La pédagogie utilisée doit être une pédagogie de conformité entre le discours et la pratique.

 Les démarches pédagogiques ne doivent pas viser à la satisfaction de la bonne conscience, mais réellement à l’éducation au développement et à la solidarité.

 La démarche pédagogique utilisée doit viser à la mise en place de compétences dans les trois domaines suivants :

1) L’acquisition de nouveaux “savoirs” par la compréhension des événements et une plus grande connaissance.

2) L’acquisition de “savoirs faire” qui développent des compétences dans le domaine de l’action.

3) Le développement de “savoirs être”, d’attitudes qui conditionnent le bon fonctionnement de toute société démocratique et les rapports entre ses membres.

Les démarches pédagogiques sont nombreuses mais toutes doivent passer par ces différentes étapes et viser à la mise en place des trois niveaux de compétences.

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L’arborescence pédagogique

C’est le document qui va permettre de récapituler les intentions de l’intervention et les objectifs que l’on va fixer au public.
Il se décompose en une finalité (ce vers quoi l’on veut tendre), des intentions pédagogiques, qui sont ce que l’éducateur veut faire passer, et des objectifs pédagogiques, qui sont ce que nous voulons que notre public arrive à faire, comprendre, connaître, savoir…
Chaque intention pédagogique se décline en plusieurs objectifs pédagogiques qui vont le plus souvent correspondre à des temps bien précis de l’intervention.
C’est le premier document que notre association élabore quand elle veut créer une nouvelle intervention.

Exemples d’arborescence pédagogique :

* commerce équitable - niveau lycée

* éducation contre le racisme - niveau cycle 3 et collège
* eau - niveau cycle 3 et collège

Tous les autres points vont découler de ce document.

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Les supports

Quels supports utiliser pour que les objectifs soient atteints ? On distingue plusieurs types de supports :
 audiovisuels (cassettes audio ou VHS, diaporamas, expositions…)
 documents écrits (affiche, recettes de cuisine…)
 supports matériels (un tableau, un vidéo projecteur, un vêtement, un paquet de café…)
 instruments de musique

Certains supports peuvent également se transformer en technique d’animation :
 photos
 jeux

Enfin, un document est essentiel pour les animations :
une carte du monde (projection Peters de préférence !).

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Les techniques d’animation

Il s’agit de la manière de concevoir une séance d’animation en utilisant des supports pédagogiques ou non. Les techniques exploitent le support et créent une dynamique de réflexion : grâce à la technique on devient acteur de l’animation, on ne la subit pas.
Il est très important de varier les techniques dans une animation avec des enfants.

->le brainstorming
Finalité : cette technique facilite l’émergence d’un grand nombre d’idées sur un problème ou un thème(ex programme racisme : comment peut-on lutter contre le racisme). L’intérêt du brainstorming figure aussi dans le fait d’écouter les autres. Les idées émises par un individu provoquent une réaction en chaîne chez d’autres individus . Possibilité de l’utiliser en phase de représentations mentales, phase de représentation, phase de créativité, phase d’évaluation.

Déroulement : Cette technique peut s’utiliser en début de séance ou fin de séance dans un temps limité, nous l’organiser de façon orale.

Attitude de l’animateur : Il a une attitude non-directive sur le fond. Il accueille toutes les idées en évitant tout jugement de valeur (même chose pour les participants) afin de faciliter au mieux la créativité.

Difficultés possibles : Une fatigue peut se faire sentir assez rapidement, liée à l’excitation intellectuelle et physique provoquée par la forme d’animation proposée. Cette technique est à conseiller pour un temps réduit

->le mur blanc
Finalité : le mur blanc a pour but de permettre une expression graphique (écriture, dessin, graphisme, bandes dessinées, caricature) simultanée de tout un groupe. Il favorise donc l’expression individuelle et les réactions à ce que chacun met sur le mur blanc.
(ex : éducation contre le racisme)

Déroulement : le mur blanc est un mur qu’il faut réaliser, attention au support, le papier est fragile (sur un mur peint le feutre traverse) ou le problème du tableau Veleda. Utiliser le verso d’affiches est une bonne méthode.
Le mur doit être aux proportions des participants, chacun doit pouvoir bénéficier d’un espace suffisant pour son expression.
L’animateur présente les règles : juste un mur d’expression ou mur blanc débat où je peux répondre aux dessins, énoncés d’un autre.
L’animateur clôt la séance au terme du temps qui était imparti et explique l’utilisation qui sera faite du mur blanc : enchaînement sur une autre séance, fresque accrochée dans la classe, utilisation pour un spectacle, une rencontre de parents.

Difficultés : Il faut prendre beaucoup de précaution pour l’organisation matérielle du mur blanc. De plus, l’espace choisi doit être propice à ce type de travail (difficile dans la classe).
Ne pas clore la séance trop tôt (45 mn). Il est fréquent que le groupe marque des pauses. Cela ne veut pas dire que son imagination est tarie et sa production terminée.
L’exploitation du mur blanc n’est pas aisée. La masse d’informations qu’il contient est souvent considérable, et il est difficile par la suite de l’organiser. Or, cela est indispensable si l’on ne veut pas que ce temps de travail ne soit qu’un défouloir graphique. L’animateur peut opérer des synthèses et les présenter au groupe. En ce sens, le mur blanc peut être une phase préalable à un débat ou à un travail plus approfondi.

Attitude de l’animateur : C’est le garant de la bonne organisation matérielle de la séance. Il se doit de n’avoir aucune directive sur le fond (ce qui est porté sur le mur blanc, sauf si cela dépasse des règles énoncées plus tôt). Il peut éventuellement faciliter l’expression de personnes en difficulté.
Cette technique exige très peu d’interventions durant son déroulement, mais énormément de travail de préparation et d’exploitation.

->le philips 6x6
Finalité : Cette technique tire son nom de son auteur et de son mode de répartition du temps et des participants (6 mn, 6 personnes). Elle a pour but de faciliter l’expression personnelle et collective en petit groupe et en grand groupe.

Déroulement : la classe est fractionnée en sous groupes de 6 membres Chaque sous groupe désigne un rapporteur et discute pendant six minutes du thème, de l’énigme proposé, puis au terme de ces six minutes, les rapporteurs se retrouvent autour d’une table centrale et font part de la solution ou réflexion propre à leur groupe de référence. L’animateur fait la synthèse des réponses et donne une autre énigme. (une séance de 2h ).

Attitude de l’animateur : Pour mettre en œuvre cette technique, l’animateur doit veiller à proposer un contenu de discussion qui puisse s’analyser par phases de temps très limitées. Après chaque phase, l’animateur effectue une synthèse objective et n’apporte dans celle-ci aucune suggestion ou interprétation personnelle.

Difficultés possibles : Un propos ou une proposition peut être noyé dans la masse des informations que reçoit le rapporteur du groupe et du coup non retenue. Si on emploie la technique du 6x6 avec plusieurs allers retours, veiller à canaliser l’énergie, la fatigue implique un changement de rapporteur (important au niveau du rythme).

Le philips 6x6 est une bonne technique pour les jeux de rôle (ex : commerce équitable, groupe d’ONG, groupe d’industriels, groupe d’employés).

->le symposium
C’est une technique de mini-exposé de 10 mn par groupe. (entre les mini exposé, séance de questions-réponses). Cela s’enchaîne très bien après une séance d’information générale sur la thématique choisie (l’éducation et le droit des enfants par exemple, possibilité avec le racisme).

Mini exposé possible sur le thème de l’éducation (la non scolarisation des filles, la guerre, le nomadisme, le travail des enfants).

Mini exposé possible sur le thème du travail des enfants (les causes, les conséquences, les lois, les différents secteurs d’activité) et nous pouvons enchaîner sur le thème du commerce équitable (jouets fabriqués dans la douleur – code de conduite des entreprises).

Mini exposé sur le thème de l’éducation contre le racisme (histoire de l’immigration)

Déroulement : Les enfants organisent dans un temps de classe leur mini exposés sur des documents prêtés ou qu’ils se sont procurés (démarche de recherche intéressante à initier). Il est possible de réutiliser les productions, soit pour aller plus loin, soit pour une autre classe comme point de départ.

Intérêt : Travail en groupe et appropriation du thème (l’enfant est au centre de l’apprentissage).

Cette technique nous permet d’enchaîner sur un débat (autre technique possible) ou sur le Panel.

->le débat
L’intérêt d’enchaîner sur un débat (ex : travail des enfants) est que les élèves par le symposium ont déjà acquis des connaissances. Nous pouvons donc cibler le débat sur des questions de boycott, de pour ou contre etc.

La technique du débat demande une machinerie et une posture bien définies.

Machinerie : mise en place d’outils de travail (prise de note, papier, tableau etc…).

Posture de l’animateur : (c’est un travail que l’on peut faire au niveau des collèges)
 Présenter clairement le sujet et sa problématique, le temps dont on dispose (très important pour la fin, souvent le débat se prolonge et le temps de synthèse est rogné, ce qui est fondamental).
 S’assurer de la compréhension du sujet (très important pour les scolaires).
 Susciter le maximum d’interventions sur le sujet
 Enregistrer fidèlement tout ce qui sort, afin d’avoir le maximum d’avis, de piste.
 Signaler au groupe les grandes idées qui se dégagent
 Contrôler le rythme afin que chaque point, soit suffisamment abordé.
 Déceler les lassitudes ou les décrochages pour synthétiser
 Etre aux aguets sur les relations entre participants car de la cohérence dépend la progression.
 Ne pas hacher la discussion, éviter d’être l’intervenant qui aura le plus grand nombre d’interventions.

Fin de débat : on fait le point sur les idées majeures, les initiatives futures si il y en a. On fait mesurer au groupe le chemin parcouru en redonnant les pistes de départ.

->le Panel
Cette technique, qui doit son appellation au terme anglais « échantillon » a pour but de réunir 5 à 7 personnes représentatives du grand groupe qui vont confronter leurs idées, leurs connaissances, leurs opinions autour d’un thème donné, sous forme de table ronde en partant de l’acquis des sous- groupes. Cette technique facilite l’expression du groupe, permet une grande interactivité entre l’animateur intervenant et la totalité du groupe. C’est une technique à utiliser pour des collégiens et des lycéens.

Déroulement : Il existe plusieurs façons d’appréhender cette technique, celle retenue par l’association est la suivante : 4 représentants de chaque groupe se retrouvent au centre du débat avec l’intervenant. Un débat est lancé sur un thème préparé auparavant, chaque sous-groupe ayant sa spécificité (travail des enfants, thème général, sous-groupe, travail des enfants dans l’informel, un groupe sur la définition, textes internationaux, un groupe sur les initiatives etc., un groupe sur le travail domestique des filles.) Le débat est lancé, chaque sous-groupe fait passer des informations écrites par un secrétaire qui lui transmet.

Attitude de l’animateur : c’est une technique très intéressante, mais difficile à animer, il faut répondre aux questions des différents groupes puis à son tour les questionner afin d’interroger le sous-groupe sur leur connaissance.

D’autres techniques peuvent être mises en place à partir de supports pédagogiques : parcours enquête autour d’une exposition, photo langage, jeu de rôle, jeu de l’oie...

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Le PSADRAFRA

(Préparation, Sensibilisation, Accueil, Déroulement, Rythme, Animation, Fin, Rangement, Analyse)

Sans posture de l’animateur, vous pourrez utiliser n’importe quelle technique aussi bonne soit-elle, vous ne pourrez pas obtenir l’optimum. Le Psadrafra est une boîte à outils mais également une posture de l’avant, le pendant et l’après animation.

->Préparation
 Objectif : permettre le bon déroulement de l’animation par une prise en charge des besoins matériels au préalable.
 La préparation de la séance prend en compte différents paramètres :

* la préparation du matériel, ce qui induit pour nous (La Case) de nous informer de ce qui est sorti des mallettes pédagogiques (exemple : une vidéo prêtée non disponible le jour de l’animation) ;

* connaître le nombre d’enfants, ce qui permet d’emporter le nombre de documents correspondants ;

* s’informer sur le programme de la journée du public visé, de façon à placer la séance au bon moment ;

* préparation avec l’enseignant envoyer le déroulement de la séance et l’arborescence pédagogique

->Sensibilisation
 Objectif : susciter l’intérêt et l’envie.
 Cela est d’autant plus vrai pour les animations en CLSH (Centre de Loisirs Sans Hébergement) ou en Maison de Quartier. Cela vient avant l’animation ou au départ de celle-ci.
 Exemple avec le jeu « Sur les traces de l’indien » : les jeunes reçoivent un message du sourcier Cascade une semaine auparavant.
 Une sensibilisation peut se faire également en milieu scolaire en collaboration avec l’enseignant (ex : quelques jours avant l’animation, l’enseignant utilise un conte sur la thématique abordée dans l’animation qui suit).

->Accueil
 Objectif : prendre en charge les postures physiques et mentales du groupe, créer une ambiance.
 L’animateur investit les lieux :

* présence d’affiches,

* aménagement de l’espace

 Ecrire le programme d’animation de la séance, le prénom et le nom de l’animateur.
 Il faut s’assurer que le programme est compréhensible par les enfants (les termes, la taille des caractères) en leur demandant de le reformuler.
 Dans le cas des animations scolaires, on fait une présentation rapide de soi, mais rarement des élèves pour des contraintes de temps. Et pourtant, connaître, même superficiellement, le public est important et permet une transition facile pour les représentations mentales.
 Quand on la chance de travailler avec un groupe sur plusieurs séances, on peut se permettre d’accorder un temps de présentation important, ce qui permet une connaissance de celui-ci. Exemple de la formation professionnelle (tour de table à chaque séance). On passe du positif au négatif bien souvent.
 Une technique est intéressante avec le public jeune : le « si j’étais » : pendant 3 minutes, chaque enfant inscrit sur trois cartes un « si j’étais » :

* si j’étais un personnage de BD, je serais…
* si j’étais un monument historique, je serais…
* si j’étais un film, je serais…

 On peut évidemment l’adapter en fonction de nos animations :
* si j’étais un pays…
* si j’étais une loi…
* si j’étais un aliment de base des pays du sud…

Chaque enfant énonce ses cartes ou alors, il peut y avoir une suite : on mélange les cartes ; l’animateur ou un enfant lit la totalité des cartes, les autres essayent de retrouver à qui elles appartiennent.

->Déroulement
 Objectif : animer en fonction des objectifs pédagogiques de départ liés à l’arborescence pédagogique, en favorisant l’équilibre entre les différents supports choisis et les postures de l’animateur.
 Articulation de la séance : un début, un milieu, une fin

* intro pratique et pédagogique
* thématique : les questions de représentation mentale
* temps d’apport de connaissance en utilisant support et technique
* Fin de l’animation : conclusion et perspective

->Rythme
 Objectif : garder l’intérêt et maîtriser le groupe.
 La voix est très importante pour la maîtrise du rythme. On peut distinguer trois types de voix :

* la voix de tête (aiguë),
* la voix de gorge,
* la voix de ventre (instrument).

 La gestuelle est également à prendre en compte. Il s’agit de faire attention à ce qu’elle ne focalise pas toute l’attention du public au détriment du message oral.
 Que faire d’un enfant qui ne parle pas, d’un autre qui parle trop ?
 Quelle est la relation entre l’animateur et l’enseignant ?
 La discipline. Qui la gère ?
 La gestion du temps

->Animation
 Objectif : éduquer en fonction des objectifs pédagogiques de départ liés à l’arborescence pédagogique.
 Nous faisons ici appel à des supports variés tels qu’un jeu, une vidéo, une exposition, un conte etc.
 Utiliser les techniques d’animation qui sont essentielles. Montrer les différentes façons de faire au sein même de l’association. : deux catégories de personnes : l’instinctif et le raisonné.

->Fin
 Objectif : permettre la conclusion et ouvrir sur d’autres problématiques ou sur une réflexion plus large.

->Rangement
 Objectif : permettre de réutiliser les lieux et le matériel pour d’autres fonctions et animations.

->Analyse
 Objectif : évaluer en fonction des objectifs de départ et évaluation de la forme de l’animation.

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L’évaluation

Nos modes d’évaluation :
A chaud (la forme) et à froid (le fond)

Pourquoi ?
Pour s’améliorer

Pour qui ?
Nos bailleurs, nous, les enfants, les équipes éducatives