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Les « sages », des acteurs essentiels du développement local beauvillésois

Il faut bien l’avouer ici, il y a encore une dizaine d’années, le dispositif du conseil des sages m’était totalement inconnu et a fortiori ses membres. Cette phrase peut paraitre bien étonnante pour celles et ceux qui côtoient l’association la Case tant les sages sont aujourd’hui partie prenante d’un grand nombre de nos actions et acteurs du partenariat avec l’Université Paris Descartes entre autres.
Ma première rencontre date du projet intergénérationnel « l’eau du puits la Marlière » de Juillet 2004. Dans le groupe hétérogène que formaient les participants, se trouvaient plusieurs aînés dont l’une, membre du conseil des sages de Villiers-le-Bel. Aussi toute cette semaine de découverte autour du thème de l’eau m’amena-t-elle à tisser quelques liens avec ce public méconnu jusqu’alors. Je découvrais des ainés curieux de tout, allant vers les plus jeunes d’une façon naturelle et manifestant une réelle envie de rencontrer les autres.

A compter de cette expérience, il me semblait alors tout naturel d’intégrer des ainés, membres du Conseil des sages, dans les projets menés par l’association la Case, notamment ceux axés sur l’éducation au développement durable.

C’est ainsi que, conjugué à une volonté politique d’élus de Villiers-le-Bel et du directeur du CCAS, des représentants des Sages firent leur entrée au comité environnement en 2006. A travers les actions communes menées notamment dans le cadre de la semaine du développement durable - stand de presse, nettoyage de printemps, rallye des jardins familiaux, concours ville fleurie - j’ai pu mesurer leur implication et leur volontarisme au service des habitants de Villiers-le-Bel en confortant un pacte des générations trop souvent mis à l’épreuve par des logiques de sectorisation par âge.

D’ailleurs, si le comité environnement est aujourd’hui unanimement reconnu pour la qualité des projets qui y sont menés, les sages qui y siègent en ont une part de responsabilité indéniable.

Mais au-delà de cette approche professionnelle, j’ai pu tisser avec certains des rapports d’amitié sincères qui m’ont amené à découvrir des trajectoires, des histoires de vie extraordinaires qui ont nourri et nourrissent encore ma propre histoire de vie. Au-delà de ces récits, j’ai souhaité transformer ces relations interpersonnelles en une problématique de recherche universitaire dans le cadre d’un master en sciences sociales à l’Université Paris Descartes. Cette recherche, exprimée en ces termes : « le conseil des sages ou l’émergence d’une citoyenneté des retraités comme support d’une vie démocratique locale, l’exemple de Villiers-le-Bel », m’a permis d’identifier clairement la participation des aînés membres du Conseil des sages à la vie de la cité. Bien sûr, cette participation, pose le problème de la représentativité des membres du Conseil des sages et l’aspect consultatif de ce dispositif mais elle est réelle, identifiable et mesurable.

Suite à cette étude et depuis trois ans, un partenariat entre l’Université Paris Descartes et le CCAS de Villiers-le-Bel s’est tissé autour de thèmes d’enquêtes tels que la citoyenneté, la place des générations et le bien vieillir. Le Conseil des Sages, dans le cadre de cette collaboration, est bien évidemment un acteur central de ce dispositif tant sur le plan des témoignages que de l’animation des restitutions finales. Celles-ci montrent clairement l’implication des Sages dans cette dynamique de participation Beauvillésoise. De nouveaux projets portés par la Case et d’autres partenaires sur les thèmes du développement durable et de la lutte contre les discriminations vont voir le jour dès septembre 2011 et s’appuieront, de fait, sur ces acteurs essentiels de développement local et de lien intergénérationnel.

Bertrand Lecorps
bertrand[a]lacase.org