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L’éducation au développement durable chevillé au corps


Pouvez-vous en quelques mots vous présenter ?


Après avoir passé un BTS d’analyse biologique à Paris, je me suis dirigé vers l’enseignement et j’ai été reçu au concours de l’école normale de Cergy (futur IUFM). Depuis 1984, je suis instituteur.
En parallèle, j’ai obtenu un DEUG de sciences et techniques des Activités physiques et sportives à l’université de Paris X (Nanterre).
Après 3 ans de « brigade départementale de remplacement », j’ai obtenu un poste à titre définitif sur l’école primaire de Vétheuil pour en devenir directeur en 1993.
Après l’obtention en 2004, de la certification aux fonctions de professeur des écoles - maître formateur, j’ai obtenu la gestion du dossier Education au Développement Durable sur ma circonscription d’exercice.
Originaire de petite Camargue mais « enfant adoptif » du Vexin français où je vis depuis toujours, éleveur de chevaux de race camarguaise, j’ai rapidement identifié les ressources d’un tel lieu et su, de fait et en croisant tisser des liens avec les créateurs du PNRVF.
Un de nos « chevaux de bataille » réhabilité des zones agricoles alors abandonnées !

Dans mon métier d’enseignant et bien avant la mise en place de l’EDD, j’ai travaillé sur la biodiversité et l’étude des caractéristiques particulières de notre milieu à la fois humide, arborant de vastes pelouses calcicoles bordées de vastes forêts entrecoupées de landes...
Je souhaitais que mes élèves, en grande majorité « rurbains », puissent s’approprier ce territoire et, par ce biais, construire des compétences autour de la connaissance des grands types de paysages, de leur diversité. Avec les partenaires et des collègues volontaires des communes voisines, nous avons impulsé des projets qui permettaient ainsi de travailler la transdisciplinarité nécessaire à ce type d’acquisitions mais surtout nous avons donné à chaque élève la possibilité de mettre du sens sur l’existant, sur ce milieu qui l’entoure et de construire de réelles connaissances tant en sciences, qu’en histoire, en géographie, en APS, en arts plastiques, en éducation civique, en informatique…
Naissent alors, « des rallyes sciences » où chacun partenaire ou professionnel de l’éducation nationale a pu échanger sur ses pratiques, son expertise, autant que sur ses connaissances du territoire.

En quoi consiste votre mission EDD sur le département ?

En 2011 et depuis 2005, je suis Conseiller Pédagogique chargé des Sciences et de l’Education au Développement Durable pour le département du Val d’Oise.
Ma mission consiste, sous la responsabilité de l’IEN de Sarcelles-Sud, Mme Ohayon-Fontaine, coordonatrice du groupe départemental « Sciences et EDD » de promouvoir, valoriser et impulser la pratique des sciences et de l’EDD dans toutes les écoles du Val d’Oise.
Pour se faire, j’encourage, je favorise des actions avec les Parcs Naturels Régionaux du Vexin Français et de l’Oise-Pays de France (par exemple, activités organisées par des syndicats comme celui du tri des ordures ménagères du département et des communautés de communes).
De ce fait, je construis, organise, impulse et coordonne des actions telles que « Les classes d’eau », « A l’école de la forêt », « L’agendas 21 »…
Mes déplacements sur l’ensemble des circonscriptions du Val d’Oise me permettent de participer à de multiples formations d’enseignants et de formateurs autour des thématiques liées aux sciences et à l’EDD. J’aide ainsi les équipes d’école à construire des projets sur le long terme en conformité avec les programmes, les instructions officielles et le Socle Commun Européen des Compétences et des Connaissances.

Pourquoi avez-vous souhaité élaborer une action prototype classe d’eau et en quoi est-ce un apport pour les enseignants y participant ?

La construction d’une classe d’eau prototype a germé en découvrant des endroits d’une très grande richesse et d’une grande diversité.
Le Val d’Oise est riche de milieux divers et variés.
Tous les sites remarquables sont autant d’illustrations locales en lien avec les attentes des Instructions Officielles.
La classe d’eau est donc une ouverture vers ce milieu à étudier, loin des PNR mais proche des villes.
Les enseignants peuvent ainsi s’organiser pour faire une étude du milieu naturel local. Outre des compétences scientifiques, l’EDD développe également des compétences géographiques, historiques, civiques, langagières, en informatique (comme déjà mentionné plus haut).
La démarche expérimentale appliquée à ce type de projet est déclinée dans les programmes 2008. Elle permet à chaque élève de construire des connaissances et des compétences transférables mais aussi de comprendre et de décrire le monde réel qui l’entoure, celui de la nature comme celui construit par l’homme.
Une telle étude contribuera, comme préconisé dans les instructions officielles à faire saisir aux enfants la distinction entre faits et hypothèses vérifiables d’une part, opinions et croyances d’autre part.
C’est l’objectif fondamental de cette classe d’eau.

En quoi la Case est peut être une plus value pédagogique pour cette action ?


La CASE est une association qui possède une excellente connaissance du terrain (milieu scolaire et éducation populaire).
Cette association a su s’imposer auprès des différents acteurs politiques du département (Conseil Général 95, Communes, Syndicats, agence de l’Eau Seine Normandie).
Le réseau qu’elle a réussi à tisser est d’une très grande richesse tant dans l’expertise que dans la logistique.
Nos échanges (Inspection Académique 95 / La Case) ont toujours été très constructifs car nous nous complétons, chacun au regard de nos champs de compétences spécifiques à nos missions.
Le matériel et la documentation que cette association met au service des écoles sont une richesse largement exploitée par les collègues.


Propos recueillis par Bertrand Lecorps