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C'est la question du jour, la question à mille euros, à l'heure du « débat sur l'identité nationale », lancé en novembre dernier et qui doit se clôturer le 31 janvier.
Du point de vue du gouvernement, il semble que l'objectif de ce débat soit de deux ordres : utiliser le sempiternel couplet national-sécuritaire pour détourner l'opinion publique d'une autre question, bien plus essentielle à nos yeux : celle de la répartition équitable des richesses, aussi bien en France que dans le monde ; et en profiter pour définir, sélectionner et hiérarchiser les « bons français » des « mauvais français », c'est-à-dire in fine pouvoir d'une manière ou d'une autre légitimement exclure ces derniers de la nation, en sous-entendant que cela apportera plus de richesses aux autres.
De notre point de vue, tout processus visant à l'exclusion des uns se fait au contraire au détriment des autres. En effet, n'est-ce pas la diversité de notre société qui en fait son dynamisme et sa richesse ? Rejeter une partie de la population nous priverait ainsi d'une partie de cette richesse. De plus, le fait de séparer un groupe social d'un autre n'est-il pas la définition même d'une discrimination ?
Pour autant, le questionnement sur notre identité peut être une bonne porte d'entrée pour s'interroger sur notre rapport à l'autre. Se poser la question de nos origines, de nos racines et de notre place dans la société, en discuter avec d'autres personnes, c'est cela qui peut construire notre identité et la faire évoluer. C'est cela qui nous permet de mieux comprendre ce qui nous rapproche et à quel point toutes les cultures, les histoires, les langues et les souffrances dans le monde s'interpénètrent et nous relient les uns aux autres, au lieu de nous exclure les uns des autres.
La question du respect du droit à la différence et des droits culturels est au cœur de l’évolution des sociétés. L'éducation est donc essentielle pour lutter contre les idées reçues et combattre la discrimination.
C'est pourquoi La Case, et d'autres associations partenaires, interrogeaient bien avant le grand débat national et continuent de se questionner et de questionner ses publics sur l'identité de chacun et le dialogue interculturel, pour mieux vivre ensemble.
Nous vous donnons rendez-vous en mars lors des semaines de lutte contre les discriminations pour continuer le débat.
Noémi Schneider
Membre du CA de l'association La Case