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Au retour... Où la solidarité prend tout son sens

C’est d’un angle un peu plus personnel que je souhaitais partager avec vous cet édito qui me tient particulièrement à cœur.

Le 17 janvier au soir, je me rends au rdv fixé avec les six jeunes d’Eragny afin de m’entretenir avec chacun d’eux et de recueillir, via une grille d’entretien, leur retour sur leur implication au chantier de solidarité internationale au Burkina Faso. Comme vous le savez sans doute, la solidarité Internationale est le pilier fondateur de l’association et, depuis plusieurs années, un volet accompagnement aux porteurs de projets et aux jeunes volontaires de chantiers est en fort développement. Bien sûr, il est parfois complexe, en interne comme en externe, d’avoir une juste perception des nombreux projets que l’association peut mener. D’où la question de la visibilité qui anime bien souvent nos débats. En effet, même si je me tiens informé du suivi des chantiers, je suis loin d’en maitriser tous les contenus que Samuel mène sur son champ d’intervention.

18h30, vient l’heure du premier entretien. Je précise donc l’objet de ma présence, celui-ci consistant à recueillir de la façon la plus neutre possible leur retour sur le chantier mené au Burkina et plus largement sur le projet global. J’ajoute également que, sur la base de leur entretien, sera organisé les restitutions à venir sur la ville d’Eragny.

Dès les premières questions, une fois passée leur surprise de ne pas voir Samuel, leur compréhension de la neutralité de l’entretien et le pourquoi de celui-ci, je dois faire face à un enthousiasme contagieux ; celui de me faire partager l’étonnement de leur voyage. Voyage en groupe à la rencontre d’un autre groupe, les volontaires burkinabés, mais également voyage personnel. Celui où le rapport à l’autre prend toute sa signification dans un éloignement aux choses matérielles qui nous aliènent et où le bien être collectif prend le pas, non pas sur le bien être personnel, mais sur le seul soi-même porteur d’égoïsme. Ils me parlent de leur sentiment d’utilité lors de la réalisation des salles de classe, de l’importance de l’école alors que certains d’entre eux ont éprouvé des difficultés dans leur propre apprentissage. Et, derrière la réalisation de l’école, c’est la question de l’éducation qu’ils pointent, l’éducation tout au long de la vie, processus qu’ils ont expérimenté et les poussent à devenir meilleurs, me disent-ils. Cette solidarité qu’ils ont expérimentée, ils veulent en être porteurs, pas uniquement pour une nouvelle découverte internationale mais là, tout de suite, maintenant, comme quelque chose à mettre en place en urgence, ici, dans le Val d’Oise, à Eragny. Les réseaux sociaux auxquels ils semblaient si attachés n’ont pas résisté au vivre ensemble et à la richesse de l’échange, bien réel cette fois.

Le dernier entretien se termine, les jeunes s’attendent dans la cour du bâtiment où se sont déroulés les entretiens pour parler de leur voyage, refaire le monde ou du moins tenter de l’améliorer et, je comprends encore mieux, à cet instant, l’importance de notre positionnement sur le volet solidarité internationale.

Bertrand Lecorps